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Publié le 12 mai 2025 | Dernière mise à jour le 12 mai 2025 à 11AM

Mieux travailler en tant que système : l’avenir de la stratégie des IFD du G7 de FinDev Canada

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Nous vivons à une époque où l’on peut sentir bouger sous nos pieds les plaques tectoniques de l’économie. Il y a deux semaines, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2025, les faisant passer de 3,3 % à 2,8 %, citant l’intensification des tensions commerciales et l’incertitude politique généralisée. Cette annonce est survenue après la dégringolade boursière du 3 avril, qui a effacé 2,4 billions de dollars de l’indice S&P — la pire perte économique sur une journée depuis le début de la pandémie de COVID — tandis que la Bourse mexicaine a perdu plus de 5 %, tout comme d’autres marchés d’économies émergentes.  

Dans un contexte de volatilité en hausse, de budgets d’aide au développement amputés et de compressions budgétaires, le secteur privé des marchés émergents et des économies en développement (MEED) pourrait davantage se tourner vers le financement du développement.  

La stabilité en tant qu’atout stratégique  

Ce scénario de pressions récessionnistes pourrait provoquer une ruée vers des capitaux privés de qualité, une tendance qui sera particulièrement difficile pour les MEED. 

L’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies est déjà plombée par un énorme écart mondial évalué à 4 billions de dollars américains par année. Et selon les plus récentes recherches de la Banque mondiale, l’absence de réglementation claire, uniforme et stable génère chaque année un manque à gagner de 500 milliards de dollars en investissements privés. Comme on prévoit un accroissement de la demande de financement et du coût du capital, les institutions financières de développement (IFD) pourraient devoir en faire encore plus. Cette convergence de facteurs est l’occasion parfaite de renforcer la coopération multilatérale et de mieux tenir compte des besoins des pays d’accueil.  

Alors que FinDev Canada conclut sa participation aux réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale, son rôle à la tête de la stratégie des IFD du G7 est plus important que jamais, cette tribune étant l’occasion d’inspirer le secteur privé à innover, à créer des emplois et à développer des marchés en réponse aux défis mondiaux. 

Les réunions du printemps et l’impulsion de la stratégie des IFD du G7 ont fait émerger trois points à retenir sur le rôle éventuel des IFD et du système élargi pour aider les MEED à atteindre les ODD et les cibles de l’Accord de Paris.  

Des risques à atténuer et des capitaux à mobiliser 

1. Le premier point à retenir, c’est l’occasion d’atténuer davantage les risques et de mobiliser plus de capitaux. Conformément aux priorités de la présidence canadienne que sont la prospérité économique et les partenariats, cette année, la stratégie des IFD du G7 est centrée sur la mobilisation de capitaux privés et la mise en place de stratégies sectorielles cohérentes.    

Le conseil consultatif sur l’infrastructure et l’investissement du G7, créé conjointement avec le Réseau de leadership d’investisseurs, est l’un des moyens à notre disposition pour accélérer la mobilisation de capitaux privés dans le secteur des infrastructures, en misant sur des co-investissements et des solutions de financement mixte. 

Malgré les intérêts communs des IFD et des investisseurs privés et l’importance pour le G7 d’investir des capitaux privés dans les infrastructures, il n’existe actuellement aucune structure simple permettant aux groupes de consulter les décideurs du G7 et de faire avancer ces objectifs partagés. Le conseil consultatif sur l’infrastructure et l’investissement du G7 entend pallier cette lacune et s’attaquer au thème de l’action et de la résilience climatiques évoqué lors des réunions du printemps.  

Les recherches menées par la Société financière internationale (IFC) en 2025 montrent qu’en 2023, les capitaux privés mobilisés par les banques multilatérales de développement (BMD) et les IFD ont augmenté de 24 % pour totaliser 87,9 milliards de dollars. Les capitaux destinés aux pays à faible revenu ont à eux seuls augmenté encore plus, soit de 40 %. Pourtant, l’effet multiplicateur laisse à désirer : en effet, chaque dollar d’investissement multilatéral ne mobilise que 0,50 $ de capitaux privés. Si nous avons vraiment à cœur d’élargir la portée du financement privé, nous devons explorer davantage les solutions d’atténuation des risques, comme le capital catalytique et le financement mixte. Par ailleurs, les systèmes financiers nationaux et les investisseurs institutionnels représentent de nouvelles sources de capital. Notre collaboration avec le Réseau de leadership d’investisseurs et ses membres vise justement à franchir ces prochaines grandes étapes, en particulier avec les investisseurs institutionnels.   

La collaboration sectorielle fait la force 

2. Le deuxième point à retenir, c’est l’importance de la collaboration sectorielle chapeautée par un cadre de mobilisation de capitaux privés. La stratégie des IFD du G7 cible trois secteurs, soit les infrastructures et l’énergie, la mise en valeur de minéraux critiques, et les systèmes alimentaires durables. 

 

Cette année, le groupe de collaboration sur les systèmes alimentaires durables du G7 vise à définir un cadre d’impact commun qui contribuera à mieux cerner et évaluer les possibilités d’investir dans des chaînes d’approvisionnement résilientes pour la sécurité alimentaire et la nutrition. 

 

En mars 2025, en collaboration avec la DFC (Development Finance Corporation des États-Unis) et les coprésidents du groupe de travail du G7 sur les minéraux critiques, FinDev Canada a également réuni les IFD pour explorer une éventuelle action conjointe visant à faciliter la mise en valeur de minéraux critiques. Il s’agit d’un secteur prioritaire pour les États membres du G7, qui cherchent des moyens de soutenir la transition énergétique, la sécurité économique, la prospérité et l’avancement technologique. 

 

Nous accueillons favorablement l’occasion de définir avec les IFD du G7 une vision commune de notre rôle et de nos interventions en appui au programme de minéraux critiques du G7. Une collaboration plus étroite fondée sur des actions conjointes productives et concrètes est indispensable. 

 

En adéquation avec le Partenariat du G7 pour les infrastructures mondiales et l’investissement, la stratégie des IFD du G7 produira une feuille d’information qui mettra en évidence les investissements des IFD dans les infrastructures, les possibilités de collaboration future et des solutions novatrices de financement des infrastructures dans les MEED.  

 

Le 6 octobre 2025, FinDev Canada sera aussi l’hôte de la Journée de financement du développement du G7. Ce sera l’occasion pour nous de consolider les progrès de la stratégie des IFD du G7 et de lancer de nouvelles initiatives ambitieuses sur les fronts de la mobilisation de capitaux privés et du financement d’infrastructures. 

 

Des pays d’accueil à consulter et à responsabiliser 

3. Le troisième point à retenir (lequel sous-tend les deux précédents), c’est l’importance de maintenir le lien avec les pays d’accueil. Une volonté politique, des réformes réglementaires et des institutions plus fortes sont des facteurs indispensables pour créer des contextes propices à la mobilisation de capitaux privés dans tous les secteurs. Dans le but d’optimiser leur efficacité, les IFD comptent sur des partenaires établis dans les pays d’accueil, les pays donateurs et les BMD pour soutenir le financement du développement sur le plan réglementaire et institutionnel.   

En analysant les marchés dans leur globalité, on constate à quel point la cohérence et la continuité au sein de l’écosystème de la finance du développement sont importantes et créent de la valeur. Ce qui se passe en Afrique du Sud et au Mexique prouve que des réformes à grande échelle peuvent se traduire par des lois sur l’énergie renouvelable et des marchés aux enchères connexes.   

Les prochaines étapes 

Mieux travailler en tant que système est un défi de taille que la stratégie des IFD du G7 contribuera à relever. Notre site sur la stratégie des IFD du G7 deviendra une plateforme où seront centralisées les connaissances et l’expertise technique acquises au fil du temps. Nous explorerons de nouvelles occasions de collaborer avec des investisseurs institutionnels et d’autres partenaires lors du Sommet de la finance durable de Montréal et du Sommet des leaders du G7 en juin. Restez à l’affût!