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Publié le 18 août 2020 | Mis à jour à 4PM

L’égalité est une bonne affaire: Principes d’autonomisation des femmes

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Par Natasha Bernardi, Associée Impact

 

C’était il y a un peu plus de dix ans, à l’occasion de la Journée internationale des femmes en 2010, qu’ONU Femmes et le Pacte mondial des Nations Unies ont collaboré pour établir les Principes d’autonomisation des femmes (WEP). L’idée derrière ces principes est simple : offrir une orientation claire et pratique aux entreprises du monde entier qui souhaitent promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sur le lieu de travail, sur le marché et dans la communauté. Ces principes visent aussi à aider les gouvernements dans leur collaboration avec des entreprises à promouvoir l’égalité des sexes dans tous les aspects de la société.

Les principes sont un ensemble de pratiques exemplaires que chaque organisation est appelée à mettre en œuvre : 

  • Principe no 1 : Établir un leadership d’entreprise de haut niveau pour favoriser l’égalité des sexes
  • Principe no 2 : Traiter équitablement toutes les femmes et tous les hommes au travail — respecter et appuyer les droits de la personne et la non-discrimination
  • Principe no 3 : Assurer la santé, la sécurité et le bien-être de tous les employés, femmes et hommes
  • Principe no 4 : Promouvoir l’éducation, la formation et l’avancement professionnel pour les femmes
  • Principe no 5 : Développer des entreprises, établir une chaîne d’approvisionnement et adopter des pratiques de commercialisation qui autonomisent les femmes
  • Principe no 6 : Promouvoir l’égalité par des initiatives communautaires et la défense des droits
  • Principe no 7 : Mesurer et publier les progrès réalisés en matière d’égalité des sexes

 

Depuis 2010, plus de 3 400 entreprises et organisations sont devenues signataires des principes d’autonomisation et ont adopté la devise connexe : L’égalité est une bonne affaire. Chacune de ces organisations, qu’elles soient privées, publiques, propriété de l’État ou des coopératives, des associations industrielles ou des chambres de commerce, s’engage à traiter les femmes et les hommes de façon équitable dans tous les aspects de leurs activités.

Pour les compagnies, cela va plus loin que la responsabilité sociale d’entreprise. De plus en plus de données probantes démontrent une forte corrélation entre l’égalité des sexes à tous niveaux de l’organisation et une rentabilité commerciale accrue sur le plan de la productivité, des profits et de la croissance économique. Une publication (en anglais) du Financial Times présente une étude globale réalisée par MCSI auprès de 600 entreprises qui révèle que les compagnies qui ont adopté des pratiques exemplaires en gestion du capital humain et qui ont aussi un conseil d’administration diversifié en termes de genre affichent un plus fort taux de croissance de la productivité sur la même période. En fait, un récent rapport (en anglais) d’IDB Invest contient une analyse régionale portant sur 345 entreprises d’Amérique latine, et celles où les femmes étaient plus représentées affichaient un taux de rendement 44 % plus élevé sur le capital investi.

 

Cela commence par un engagement

Les signataires des Principes d’autonomisation des femmes sont engagés sur la voie de l’égalité des sexes, d’autonomisation des femmes et de développement durable. Pour chacun d’entre eux, le point de départ de ce cheminement est la déclaration de soutien du PDG, qui exprime l’engagement de l’organisation à adopter les sept principes. Ce faisant, chaque organisation signataire reconnaît les avantages de ces changements et s’engage à ce qui suit :

  • S’assurer d’avoir un bassin de talents diversifiés pour le recrutement de l’organisation;
  • Renforcer sa compétitivité;
  • S’acquitter de sa responsabilité d’entreprise et de ses engagements en matière de durabilité;
  • Adopter, au sein de l’entreprise, un comportement qui reflète la société qu’elle aimerait voir être établie pour ses employés, leurs familles et leurs concitoyens;
  • Promouvoir des conditions économiques et sociales qui offrent des occasions égales aux femmes et aux hommes;
  • Favoriser le développement durable dans les pays où l’organisation est active.

Les principes sont assortis d’un outil d’analyse de l’écart entre les sexes des WEP pour aider les entreprises dans leur cheminement. Il s’agit d’une plateforme en ligne gratuite qui constitue un excellent point de départ aux nombreuses dimensions de l’égalité des sexes. L’outil aide les entreprises à évaluer leurs forces et leurs faiblesses en matière d’égalité des sexes et à établir une base de référence contre laquelle mesurer les progrès, avec des repères clairement définis qui énoncent et reconnaissent les réalisations au fil du temps. Cet outil est une excellente façon d’encourager les organisations à passer de l’engagement à la prise d’actions concrètes.

Selon un récent rapport (en anglais) du Pacte mondial des Nations Unies et d’Entreprise pour la responsabilité sociale (BSR), les organisations du secteur des services financiers sont les plus fréquents utilisateurs de l’outil d’analyse de l’écart entre les sexes. En tant que signataire des WEP, FinDev Canada demande à ses bénéficiaires d’investissements potentiels d’utiliser l’outil — les résultats fournissent une base de référence sur le rendement actuel de la compagnie et son niveau d’engagement en matière d’égalité des sexes. C’est là une composante clé pour établir des politiques sur l’égalité des sexes, mettre en œuvre de mesures visant à améliorer l’autonomisation économique des femmes et, finalement, guider toutes les démarches liées à l’égalité des sexes au sein de l’organisation. Nous encourageons aussi nos clients à suivre leurs progrès de façon continue en utilisant l’outil comme point de repère; nous avons remarqué que beaucoup d’entre eux sont devenus eux-mêmes signataires des WEP. Selon notre expérience, être signataire et utiliser l’outil est non seulement utile pour les entreprises individuelles, mais aussi pour les investisseurs et les institutions financières qui veulent intégrer l’égalité des sexes dans leur processus décisionnel et leur stratégie.

Nul doute que les efforts visant à éliminer l’inégalité des sexes ont été perturbés par la COVID-19, étant donné que les femmes sont touchées de façon disproportionnée par la pandémie et ses répercussions économiques et sociales, comme décrit récemment par ma collègue Anne-Marie Lévesque. D’un côté plus positif, de récents mouvements sociaux protestant le traitement des personnes racialisées ont aidé à sensibiliser la population à la prévalence de la discrimination systémique.

Nous savons fort bien qu’il n’est pas possible de changer le monde du jour au lendemain; nous savons aussi que tout changement commence par un seul premier pas, et un engagement à aller de l’avant. Les entreprises progressistes comprennent la valeur de l’égalité des sexes et l’importance d’investir dans les femmes pour l’atteinte de leur plein potentiel. Les Principes d’autonomisation des femmes et l’outil d’analyse de l’écart entre les sexes facilitent la compréhension, la mise en œuvre et la réalisation du processus de changement qui contribuera à créer un monde plus équitable et égal.